Moteur de la relance économique française, la consommation des ménages s’est grippée en 2023. Selon les derniers chiffres de l’Insee, elle apparaît en quasi-stagnation (+0,8 %), en volume sur l’ensemble de l’année, contre +5,2 % en 2021 et +3,1 % en 2022. Une maigre progression qui s’inscrit dans un contexte géopolitique (guerre en Ukraine, hausse des prix de l’énergie…) à l’origine d’une forte inflation (+7,1 % en moyenne annuelle).
La consommation des ménages ne contribue ainsi que pour +0,4 point à la croissance du produit intérieur brut (PIB, +0,9 %) en 2023. Pour rappel, la consommation des ménages avait apporté 4,2 points au PIB en 2021.
Recul des produits alimentaires
Après avoir reculé de 2,9 % en 2022, les ventes de produits alimentaires ont encore cédé du terrain en 2023 (-3,1 %) sous l’effet d’une inflation moyenne mesurée à 12,1 %. « Cette diminution de la consommation alimentaire en volume peut refléter des baisses effectives des quantités consommées, mais aussi des changements dans la qualité des produits achetés (recours plus fréquent à des produits d’entrée de gamme par exemple », précisent les auteurs de l’étude.
À l’exception du pain et des céréales qui grimpent de 0,8 %, l’ensemble des autres produits (viandes, poissons, légumes, boissons non alcoolisées) enregistrent des baisses de consommation.
On note également une baisse des dépenses consacrées à l’achat de tabac et d’alcool (-4,4 %) ainsi qu’un fort repli (-5,2 %) des ventes de « meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer » et des articles d’habillement (-2,9 %).
A contrario, les dépenses de loisirs (+3 %) et de restauration/hôtellerie (+5,5 %) restent dynamiques, au même titre que les dépenses de santé (+3,9 %) et de transport (+3,8 %).
Les dépenses structurelles (logement, eau, gaz et électricité), avec 3,9 % de hausse moyenne des prix, sont, de leurs côtés, ressorties quasiment stables en 2023 (+0,5 %).
Plus globalement, résume l’Insee, « la dépense de consommation finale des ménages est restée inférieure de 3,1 % à sa tendance en volume d’avant-crise sanitaire ».