Dans une récente étude, le ministère du Travail s’est penché sur les difficultés rencontrées par les entreprises pour recruter des collaborateurs. Pour les mesurer, les auteurs de l’étude se sont intéressés aux emplois vacants dans les entreprises de 1 à 9 salariés et chez les plus de 10. Premier enseignement, le nombre d’emplois vacants dans le secteur privé (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités extraterritoriales) est en hausse constante depuis 2010. Il est ainsi passé de 195 000 à 615 000 en 2023. Sachant que sont considérés comme des emplois vacants, les postes nouvellement créés, inoccupés ou sur le point de se libérer pour lesquels l’employeur cherche activement un candidat hors de l’entreprise.
Les TPE à la peine
Il ressort également de cette étude que sur l’ensemble des emplois vacants comptabilisés en moyenne en 2023, 40 % émanent des seules entreprises de moins de 10 salariés, qui pourtant pèsent moins que les plus de 10 en termes d’emplois occupés. Le taux d’emplois vacants (emplois occupés/emplois vacants), qui n’est que de 2,3 % pour les entreprises de plus de 10 salariés mais de 6,3 % pour celles de 1 à 9, illustre parfaitement ce déséquilibre.
Pour autant, « le recrutement n’est pas jugé plus difficile dans les petites entreprises que dans celles de 10 salariés et plus (respectivement 15 % et 17 % de recrutements jugés difficiles) », précisent les auteurs de l’étude.
Une perception égale qui pourrait s’expliquer par le fait que dans les TPE, plus d’un tiers des emplois vacants (37 %) correspondent à des créations de postes (moins essentiels au fonctionnement quotidien qu’un remplacement) contre seulement 27 % chez les plus de 10 salariés. « En revanche, les emplois vacants des petites entreprises correspondent moins souvent à des postes inoccupés : 38 % contre 50 % dans les entreprises de 10 salariés et plus », ajoute le ministère du Travail.